dimanche 1 février 2009

QUELQUES ARTICLES SUR "O CARMEN"


"Carmen pour rire"

Avez-vous déjà assisté à une répétition de Carmen ? Non ? Le metteur en scène l’interdit. Le chef d’orchestre ne veut pas. La diva n’autorise personne dans la salle. Eh oui ! l’Opéra se méfie des amateurs… Mais vous avez une chance inouïe avec Ô Carmen, Olivier Martin-Salvan, accompagné d’Aurélien Richard au piano, vous révèle tout, du cheminement de la création et des incidents de parcours. Vous allez suivre chaque interprète, chaque musicien, chaque technicien, depuis les auditions, jusqu’à la phrase finale.

Avec Anne Reulet-Simon comme dramaturge, Nicolas Vial a dirigé un comédien Protée et un musicien orchestre. Et quelle activité ! Sur le plateau nu : le piano, un banc et un tabouret ! Et pourtant Olivier Martin-Salvan ouvre toutes les portes : « cric », dit-il à la manière de Philippe Caubère. Et sa verve vous promène de la loge du concierge à la grande scène, des coulisses aux loges, des trappes à l’atelier de costume, de l’opéra aux différents domiciles des interprètes. Et je ne parle pas du décor imaginé par le génial metteur en scène, qui transforme Séville en fête foraine, les contrebandiers en forains, les cigarières en fabricantes de barbe à papa, et les taureaux en chevaux de bois… Escamillo proteste, les autres se soumettent. Don José tombe du mur d’escalade et laisse la place à sa doublure qui errait dans les sous-sols du bâtiment. Escamillo impose son tempo au chef d’orchestre.

Cette revue cocasse n’épargne ni les revendications des techniciens qui crient : « grève ! », ni les lois syndicales : « deux heures et demie pour les enfants », ni les doutes des artistes, ni les certitudes du maestro. Olivier Martin-Salvan allie le sens de l’observation à un esprit critique sans amertume, et, de plus, il chante. Toutes les voix : Michaëla, Carmen, Don José, la Garde montante, Escamillo, ils sont tous sur la scène ! Même la critique spécialisée. Le piano, sous les doigts d’Aurélien Richard, roule dans les graves, s’égaille dans la légèreté, suggère des intensités. Carmen revisitée n'est plus un drame, mais une chronique pour rire.

Cet opéra appelé modestement « clownesque » est un miracle de burlesque…

Ne le manquez pas.

A.Dumas, in ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com


" O Carmen "

Avec Olivier Martin-Salvan, nous entrons dans une histoire grouillante de gens dans laquelle il interprète, avec la précision d'un artisan, tous les personnages. Ce spectacle, qu'il a coécrit avec Anne Reulet-Simon et Nicolas Vial, également metteur en scène, raconte les étapes de la création d'un opéra, en l'occurrence « Carmen ». Nous voilà pris dans une spirale délirante, où l'on croise des chanteurs et chanteuses à l'ego plus ou moins fort, un metteur en scène extravagant, un chef d'orchestre intransigeant, des choeurs indisciplinés, des musiciens, des techniciens, des costumiers, une habilleuse, un prof de chant, une standardiste et même un chat... Accompagné au piano par Aurélien Richard, également chef de chant, Olivier Martin-Salvan est tour à tour baryton, soprano, choeur d'enfants... Jamais nous ne perdons le fil, identifiant chaque protagoniste. Il maîtrise l'art du burlesque, de la pantomime, du chant. Il s'est nourri des bases de la commedia dell'arte, mais également de ce style de narration scénique qu'a développé Philippe Caubère. C'est drôle, fin et intelligent.

Marie-Céline Nivière, in Pariscope


" O Carmen, opéra clownesque "

Trois auteurs, Olivier Martin-Salvan, Anne Reulet-Simon et Nicolas Vial (qui signe aussi la mise en scène) pour écrire un spectacle, on pourrait trouver l’idée pour le moins étrange si ce n’est que le projet exige, pour fonctionner, que non seulement l’on tienne ensemble plusieurs fils (texte, situations, rythme, effets, airs, musique, mime, etc.) mais que tout soit millimétré avec minutie dès le départ. C’est qu’évoquer l’univers de l’opéra sans décor, par le seul talent d’un acteur et d’un musicien, relève de l’exploit. L’artiste en scène, Olivier Martin-Salvan, qui est aussi un des auteurs, est un acteur, un chanteur et un mime épatant, sidérant de virtuosité et de naturel. Il interprète un jeune artiste lyrique qui se retrouve doublure de Don José dans une superproduction de Carmen à l’Opéra. Dès son entrée en scène, l’effet de surprise est assuré. Petit bonhomme tout rond, vêtu d’un tee-shirt et d’un bleu de travail, chaussé de grosses chaussures de marche, il évoque à la fois un technicien de plateau et un artisan, ce qui place la création artistique du côté des métiers d’art plutôt que dans les rangs des poètes inspirés. Aurélien Richard, talentueux musicien et chef de chant, l’accompagne au piano, silhouette sèche et anguleuse, vêtu du même costume que l’acteur. Le contraste façon Laurel et Hardy contribue discrètement à la gaieté du spectacle. L’humour est au programme, mais jamais l’ironie gratuite. Et si les piques fusent souvent, il n’y a pas de doute sur l’intention. A la vitesse de la lumière l’acteur brosse une galerie de portraits et de situations hilarantes, depuis les différents professeurs plus ou moins extravagants jusqu’au metteur en scène version star system, en passant par la standardiste obtuse de l’Opéra ; on visite les loges, les ateliers de couture et de costumes. Mime et bruiteur virtuose, il donne vie aux personnages et aux objets, crée des images mentales d’une incroyable réalité visuelle et sonore. On entend le son des machines à coudre, du tissu coupé, de la circulation urbaine, des émissions de télévision zappées, du réveil matin, etc. Sans oublier les airs de Carmen très joliment chantés et interprétés avec humour. Les gags foisonnent, inénarrables, souvent visuels, absurdes. Au-delà de la parodie, le spectacle évoque la vie quotidienne des artistes en répétition souvent épuisante. Moulus par le rythme métro-boulot-dodo, ils sont aux prises avec un monde dont on ignore souvent la dureté des conditions de travail. Un spectacle burlesque, poétique, impertinent qui mêle théâtre, musique et mime avec une rigueur qui n’a d’égal que la fantaisie qui explose à chaque minute en éclats de rire.

Corinne Denailles, in Webthea.com


" 1000 comédiens en 1 dans O Carmen, au Théâtre du Rond Point "

Sur la scène du théâtre du Rond Point, Olivier Martin-Salvan incarne tous les personnages de l'Opéra de Carmen de Georges Bizet, plus l'orchestre. Ni plus ni moins. Tout aussi drôle, Aurélien Richard l'accompagne au piano. A 18h30 jusqu'au 28 février, histoire de se rafraîchir l'esprit à la sortie du boulot.

Sur la scène, un personnage, clown triste habillé d'un bleu de travail. Il fredonne l'Opéra de Bizet. « Il » c'est Louis Bossis, ténor candidat pour jouer dans Carmen à l'Opéra national de la ville de.... ??? Mais en un instant, le voilà transformé en membre du jury... Que dis-je ? En trois membres du jury, successivement... puis en prof de chant, grasse, Madame de La Roquette qui, entre deux notes chasse son chat, Fadièse, du clavier sur lequel elle joue. Olivier Martin-Salvan a un corps d'homme, assurément, et pourtant l'on voit les larges fesses de Madame de la Roquette bouger... comme plus tard les loges seront envahies par l'étouffante poitrine de la maquilleuse.

Clownesque, ténor, Olivier Martin-Salvan est avant tout un « homme orchestre » : sans rien, il fait tout... : joue du violoncelle comme du piano, les idiots comme les rouleurs de mécaniques, les minettes aux cheveux longs comme les costumiers efféminés, les travailleurs chinois exploités et les femmes de ménage prénommées « Carmen ». De ses 4 membres le comédien est qui il veut et, assis dans les premiers rangs, on voit jusqu'à ses fossettes "jouer", se "transformer".

Grâce à ce mime roi du détail, toute la grosse machine de l'Opéra est là sous nos yeux, des critiques ennuyeux aux metteurs en scène farfelus qui mettent du 'moderne" à toutes les sauces (et montent Carmen dans un décor de fête foraine), en passant par les techniciens sans cesse en grève... Hilarant, vraiment.

Marie Barral, in En3mots


"Théâtre : histoire de se changer les idées"

On dit qu'en période morose, on se précipite sur les comédies. Ô Carmen au Théâtre du Rond-Point rentre indiscutablement dans cette catégorie grâce à une sorte d'homme orchestre incroyable, Olivier Martin-Salvan et à son pianiste Aurélien Richard, mis en scène par Nicolas Vial.

Le point de départ: Carmen et un jeune ténor, Louis, qui rêve d'interpréter Don José. Autour de Louis, toutes sortes de personnages vont intervenir, ses professeurs de chant (le comédien est aussi ténor lyrique), le metteur en scène espagnol, le chef d'orchestre anglais, les autres interprètes (hommes et femmes), l'orchestre, le chœur, les enfants, les habilleuses, les couturières, le régisseur,les machinistes, les assistants, les journalistes...

La production de ce Carmen (improbable, espère-t-on) sera probablement catastrophique mais pendant une heure et quart, les spectateurs de Ô Carmen, eux, se régalent. On pense forcément à Philippe Caubère, OMS est aussi un stupéfiant caricaturiste qui mouille généreusement la chemise. Mais le registre est autre et surtout des héritiers de Caubère de ce niveau, on en redemande.

Son accompagnateur mériterait mieux que le méchant piano qu'on lui a refilé (à l'image des fauteuils de la salle Jean Tardieu qui grincent lamentablement).

Martine Silber, in marsupilamima.blogspot.com

1 commentaire:

urbanbike a dit…

Aurélien, c'est oublier votre propre prestation…
Le spectacle vous doit beaucoup également…
http://www.urbanbike.com/index.php/site/o-carmen-opera-clownesque-a-ne-pas-manquer/