mardi 10 février 2009

NOUVELLES CRITIQUES SUR "O CARMEN"


"Une satire hilarante du monde lyrique"

Ô Carmen, opéra clownesque… le titre laisse songeur. Sous le chapiteau de bois du Théâtre du Rond-Point, assis dans le noir de la petite salle Jean Tardieu, le spectateur se demande à quel numéro de piste il va assister. Résonne alors une « Habanera » fredonnée à bouche fermée par une voix d’homme. Le titre n’était en réalité qu’une plaisanterie de clown : Ô Carmen n’est pas un opéra mais un numéro musical qui parle d’opéra. L’intrigue est la suivante : à l’issue d’une audition, Louis, un jeune ténor, se voit offrir le rôle de la doublure de Don José. Le spectateur est alors convié aux différentes étapes de la création de l’opéra et fait la connaissance de personnalités fantasques.

La performance d’Olivier Martin-Salvan, seul comédien en scène, est excellente. Chanteur, clown et imitateur, il incarne tour à tour tous les protagonistes de ce spectacle burlesque : un professeur de chant déjanté, un metteur en scène sans autorité, un chef d’orchestre aux airs de diva, un jeune chanteur oublié dans une fosse à doublures, un Don José complètement demeuré, une Carmen virago... En un seul geste, en une seule phrase, Olivier Martin-Salvan a le don de faire vivre un personnage. Quelques unes de ses pantomimes sont véritablement désopilantes comme celle, très rock’n roll, de l’exultation intérieure de Louis lorsqu’il apprend qu’il va réellement interpréter le premier rôle. Si le milieu lyrique en prend quelque peu pour son grade, c’est aussi avec tendresse qu’Olivier Martin-Salvan brosse le portrait des personnages. La scène de l’insomnie de la soprano mièvre qui joue Michaëla est touchante. Clown triste de l’histoire, elle incarne la fragilité et la solitude des chanteurs.

Au piano, Aurélien Richard accompagne le comédien avec talent. Même si Carmen n’est qu’un prétexte, la musique de Bizet est omniprésente. Elle illustre le jeu de l’acteur : sur l’Allegro giocoso du prélude, la doublure de Don José se perd dans le dédale des couloirs de l’opéra. La musique sert également de contrepoint musical au jeu : durant les intermèdes, les compositions originales d’Aurélien Richard s’inspirent avec brio des airs de Bizet. Il retranscrit aussi à merveille les sons qui proviennent de la fosse d’orchestre juste avant le lever du rideau. Le pianiste et le comédien sont habillés de façon identique, un bleu de travail censé évoquer une tenue d’artisan. Le procédé a le mérite de mettre sur un pied d’égalité, musique et paroles, peut-être un clin d’œil au débat qui a longtemps animé l’histoire de l’opéra.

L’équipe artistique connaît visiblement son sujet : Aurélien Richard a été chef de chant à l’Opéra de Paris ; Olivier Martin-Salvan travaille sa voix de ténor lyrique ; Nicolas Vial, co-auteur et metteur en scène, a déjà monté deux parodies d’opéra. Seule Anne Reulet-Simon, co-auteur et dramaturge, n’est pas, de son propre aveu, une passionnée d’opéra. Mais son regard détaché et sceptique contribue à la justesse de l’ensemble. Car le vrai mérite de Ô Carmen tient au fait que le spectacle plaira à tous : à ceux qui détestent l’opéra, aux aficionados, aux professionnels du milieu et aux néophytes. La raison d’être du clown n’est-elle pas de faire rire le plus grand nombre ?

Diane Raillard, in forumopera.com


"Olivier Martin-Salvan et Aurélien Richard : attention, talent…!"

Ô Carmen, opéra clownesque est donné en ce moment jusqu'au 28 février au Théatre du Rond-Point à Paris… Avec Béatrice, nous en sortons enthousiasmés comme toute la salle qui a suivi la représentation de ce samedi soir. Pas de décor, deux gars en pataugas et salopette, un piano droit… Le tout dans une petite salle (la Jean Tardieu) pour suivre Ô Carmen et ce duo comique fantastique… J'étais surpris de voir les ouvreurs rester dans la salle, j'ai compris…!

Duo…? Oui et non…!
Oui…! Absolument même s'il n'y a qu'un seul acteur-chanteur-mime sur scène…!! Ce serait mettre un peu vite de côté son accompagnateur, Aurélien Richard — voir son blog, époustouflant dans cette réduction de Carmen pour piano seul…! L'œuvre de Bizet dépoussiérée et magistralement interprétée, c'est autre chose que la pâtisserie sonore que j'avais en mémoire.

Non…! Bien évidemment, c'est bien un one-man-show joué, chanté par Olivier Martin-Salvan qui est fantastique, mouille sa chemise, est toujours juste (diction, chant quelque soit la voix interprétée), incroyable mime comique qui brosse tous les portraits de personnages ou caractères que les fondus de chant ont certainement rencontré dans leur vie, surtout s'ils ont fréquenté des cours et des répétitions d'opéra…! Hilarant et précis…!

Ça sent le vécu !
C'est illustré de plein de détails visuels qui nous ont tous fait hurler de rire… Ce spectacle demande un poil de culture musicale et je ne suis pas convaincu que cela s'adresse aux enfants même si c'est découpé comme une bande dessinée… Ce spectacle a été co-écrit par Olivier Martin-Salvan mais aussi Anne Reulet-Simon et Nicolas Vial. Bravo à tous les trois pour ce découpage au millimètre et la richesse des situations qui demande une énergie colossale à Olivier Martin-Salvan bien assuré par le jeu musical d'Aurélien Richard…

Bref, si vous avez du temps, une soirée de libre, foncez… Il y a de la framboise frivole, du Caubère, une énergie similaire à celle d'Eric Métayer dans un monde fou…

Je recommande ce spectacle 5 étoiles sans l'ombre d'une hésitation…! C'est pourquoi j"ai écrit ce billet en rentrant, ravi de de cette heure et demi à me marrer…

Jean-Christophe Courte, in urbanbike.com


"O Carmen"

Il s'appelle Olivier Martin-Salvan et à lui seul (accompagné au piano par Aurélien Richard), il interprète l'opéra de Bizet. Le crâne assez dégarni, la silhouette plutôt ronde, son physique n'évoque en rien la belle cigarière aux longs cheveux noirs. En pantalon bleu de travail tenu par des bretelles, il se présente à une audition, est engagé comme doublure de Don José... Dans la lignée de Philippe Caubère, ce mime et chanteur interprète tous ceux qui préparent et font le spectacle, passe du quotidien trivial aux feux de la rampe, des coulisses à la scène, drôle et épatant.

Annie Chénieux, in Le Journal du Dimanche


"Ô Carmen, au Théâtre du Rond-Point"

Qui ? Emule de Philippe Caubère, le jeune comédien Olivier Martin-Salvan plonge dans l'univers fantasmé de Carmen.

Quoi ? Une dizaine de personnages hauts en couleur et en ambition, mais souvent petits en talent : chanteur aphone, doublure oubliée, metteur en scène laborieux, chef d'orchestre agacé, costumier amoureux, etc., le tout accompagné d'un pianiste (Aurélien Richard).

Mais encore ? Ecrit à trois mains, avec Anne Reulet-Simon et Nicolas Vial, le texte ne manque pas de sel et l'on rit volontiers. Un joli début sur les traces du maître.

Laurence Liban, in L'Express


"O Carmen"

L'histoire pourrait être celle d'un jeune ténor qui passe une audition pour chanter dans Carmen. Mais finalement, il va chanter tout Carmen. Toutes les voix, tous les rôles. C'est un Fregoli que l'on connaît très bien pour son goût des textes proliférants de Novarina qui prête son talent à cette performance. Olivier Martin-Salvan est épatant. Au piano, Aurélien Richard l'accompagne, amusé. Un travail mis au point avec Anne reulet-Simon et Nicolas Vial qui signe une mise en scène cocasse. Tout cela n'est pas sérieux, mais quel exploit !

Armelle Héliot, in Le Figaro

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