vendredi 20 juin 2008

AUTO...CRITIQUE(S)

Un article sur AUTO, paru dans Libération, intitulé "Les corps sous pressions" :


"David Wampach, qui a étudié la médecine et le théâtre avant de basculer dans la danse, Hooman Sharifi avec une compagnie fondant Iran et Norvège, Pierre Rigal avec sa compagnie Dernière Minute de France, font corps commun pour une soirée sans limite au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis. L’an prochain, le nouveau directeur Christophe Rauck pourrait ne plus vouloir accueillir le festival… Dommage, car les spectacles proposés n’étaient pas rien. Dans Auto, David Wampach se prend pour la folle qu’il est, figure récurrente de la danse. En duo avec le compositeur et le pianiste Aurélien Richard, il mène sa sarabande plutôt gore. Il passe en détail, dans un film de famille genre Proust acculé à prendre sa madeleine dans une taule à traves, les défauts qui troublent l’ordre sexuel. Impeccable jusqu’à la perruque, semblable à celle de Samanta, plantée sur un corps juvénile, il rend compte des violences familiales et matricides.
(...)
Ces trois spectacles disent bien le désarroi engendré par la brutalité, voulue ou subie. Avec un brin d’humour, à rebrousse-poil."

Marie-Christine VERNAY


Et un autre, à retrouver sur le site paris-art.com/danse :


" Création aussi énigmatique que critique, Auto joue sur l’attente du spectateur autant que sur sa déception. Une drôle de pièce : exigeante, déroutante, sans précédents …

Le programme des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis annonçait une pièce prenant pour sujet « le rapport danse-musique, trop souvent réglé sur pilote automatique », d’où son titre, Auto, préfixe signifiant que l’élément en question s’exécute tout seul. Au sortir du spectacle, on se demande surtout ce que l’on vient de voir, on s’interroge. Et, lorsqu’une ouvreuse nous glisse enfin le dépliant qui accompagne la représentation, on se heurte à ces mots : « desillusionsdesillusionsdesillusionsdesillusions … »

Non content de démonter tout lien d’évidence entre danse et musique, David Wampach brouille également ceux qui unissent le spectacle à son texte, qu’il précède ou qu’il suive la représentation. S’il s’avère toujours délicat d’écrire à propos de danse, ce type de proposition problématise encore plus l’exercice.

Sur scène, le spectacle s’ouvre sur les déplacements d’Aurélien Richard, interprète et compositeur de la partition d’Auto. Tout en frappant avec régularité une même note sur son piano, il fait glisser l’instrument de part en part du plateau. Son visage, recouvert de mousse à raser, évoque les bustes en plâtre des compositeurs célèbres, tandis que son corps, habillé de noir, se fond, comme son piano, dans la pénombre de la scène.

Ces apparitions alternent avec celles de David Wampach, travesti en femme. Perché sur de hauts talons, vêtu d’une robe laissant le dos nu et d’une longue perruque blonde, il arpente la salle lentement, arborant une attitude énigmatique, avant d’entamer une danse langoureuse. Ce sera le seul véritable moment de danse à proprement parler. Accompagné d’accords plaqués frénétiquement au piano, en une succession plus rythmique que mélodique, David Wampach semble évoluer sur une musique électronique réinterprétée au piano. Il exécute avec une précision d’entomologiste la chorégraphie sexy, maniérée, coquette et un peu trash des jeunes femmes en boîte de nuit.

D’abord comique, la performance se teinte peu à peu d’une charge tragique qu’instaure le décalage musical. Sortie de son contexte, cette danse perd sa justification, et, par-là même voit son caractère sexuel amplifié. Le double travestissement qui s’opère concourt ainsi à une mise en tension, à la formation d’un malaise dans la réception de ces gestes sensuels. Deux projections vidéos font suite à cette danse, deux remakes dans la lignée des Body Double de Brice Dellesperger, accompagné au piano pour celui de Carrie, et par un doublage ouvertement bricolé en live par David Wampach pour Desperate Living.

En choisissant de citer ces deux fables extrêmes de la féminité (celle de l’intériorité inacceptable et dévastatrice que représente Carrie ; celle du road trip lesbien, également destructeur, de Desperate Living), Auto offre une vision hystérique, fortement critique, des poncifs de la féminité. Par ailleurs, le démontage des notions de off, de in, de live établit aussi un doute quant à l’identification des sources, leur assignation. Ainsi lorsque Aurélien Richard réapparaît derrière son piano, qu’il pousse jusqu’à nous, on ne se doute pas que c’est un dernier leurre : soudain, il lève les mains et pourtant la musique se poursuit. Car ce n’est pas un piano mais une boîte d’illusionniste, où David Wampach, accoutré en assistante de prestidigitateur, va se glisser avant d’être détaillé en morceaux. Le trucage est énorme, si malhabile qu’il met mal à l’aise. Et c’est sur cet accomplissement que s’achève le spectacle, sur notre complicité face à une illusion, des-illusions, qui ne trompent personne et qui pourtant continuent de se produire."

Sophie GRAPPIN-SCHMITT

mardi 10 juin 2008

AUTO A UZES


"AUTO", création chorégraphique de David WAMPACH dans laquelle je suis interprète et compositeur, sera donnée pour la dernière fois cette saison au Paillé dans le cadre du Festival Uzès Danse :

samedi 14 juin à 19:30.

En espérant vous y voir !

mercredi 4 juin 2008

CONCERT COMMENTE DU 8 JUIN : PROGRAMME


Je jouerai dimanche qui vient en l'Eglise Saint Gervais Saint Protais de Gisors à 16 heures des oeuvres de BEETHOVEN, BOUCOURECHLIEV ainsi que mes études n°7, 8 et 9 en création (certaines ont déjà été données dans leur première version au CCN de Montpellier et au TGP de Saint-Denis dans le cadre du spectacle de David WAMPACH "Auto"). A noter que ce concert est commenté et que le piano en direct est contrepointé par d'autres pianos pré-enregistrés (prise de son : Félix PERDREAU). Ceci marquera la dernière apparition des Désinents pour la saison 07-08 à Gisors.