samedi 30 janvier 2010

AUTO ETAIT A VANVES... UNE CRITIQUE


"Auto, une boîte à illusions magistralement bricolées"


Aller à la rencontre d’une nouvelle pièce de David Wampach, c’est accepter l’expérience de l’instabilité. En présence de Auto, objet chorégraphique pas tout à fait identifié, les perceptions sont légèrement modifiées. David Wampach et Aurélien Richard montent lentement un échafaudage bringuebalant dans lequel s’entrelacent révélation et leurre, direct et différé, présence et illusion. Présentée lors de sa création comme une réflexion sur les mises en tension qui parcourent le rapport entre musique et danse « trop souvent réglé sur pilote automatique », leur pièce déplace le propos vers la transformation, le devenir.

La scène simule celle d’un cabaret actuel où se côtoient un travesti, un prestidigitateur et son assistante coupée en deux, un pianiste performeur et des vidéos.

Aurélien Richard, le visage dissimulé sous de la mousse à raser et le corps vêtu de noir, apparaît comme un buste de lui-même, un compositeur mort posé sur un piano silencieux. Pourtant, le pianiste pousse son piano roulant sur tout l’espace de la terre à rebrousse poil de la place que la danse attribuse habituellement aux musiciens. Sa musique n’accompagne d’ailleurs pas la danse.

David Wampach, perché sur de hauts talons, est paré d’une robe rose qui dénude ses épaules et d’une longue perruque blonde. Il arpente la scène avant de se mettre à danser, reproduisant avec une précision scientifique les déhanchements sans imagination des boites de nuit du monde entier. Les accords plaqués au piano ressemblent à s’y méprendre à la musique électronique jouée dans ces mêmes lieux. Amusante à première vue, cette danse sortie de son contexte finit par créer un malaise palpable par sa sensualité amplifiée, un rien désespérée.

Les films Carrie de Brian de Palma et Desperate Living de John Waters, entièrement réécrits et refilmés, sont doublés en live par le chorégraphe et quelques accessoires. Ces deux films de la folie et de la destruction féminine n’allègent en rien une atmosphère déjà lourde d’une inquiétante et discrète distorsion de la réalité.

Auto-biographique, auto-matique, auto-dérisoire. La pièce s’exécute elle-même dans un final magnifique qui voit la confusion savamment orchestrée entre direct et différé brusquement dévoilée et un piano en carton pâte accueillir un numéro de femme sciée, un corps déconstruit, desillusionsdesillusionsdesillusions…

Marie Juliette Verga, in Danzine.fr

dimanche 3 janvier 2010

BONNE ANNEE 2010 A TOUS !


(prochaines dates : O CARMEN à la Scène Nationale d'Evreux les 7, 8 et 9 janvier / enregistrement du nouveau disque de Florian PARRA à Montpellier du 16 au 22 janvier / AUTO au Festival Artdanthé à Vanves le 29 janvier /ADICHATS-ADIEU au Festival C'est de la danse contemporaine à Toulouse les 29 et 30 janvier)